MON AVIS SUR «HIGH TENSION»
Le 46ème single des AKB48 clôture une année 2016 selon moi un peu pâlotte en terme de Face A. Certes, si on met de côté la chanson de la CGT « Tsubasa wa Iranai », « Kimi Wa Melody » était sympa et « Love Trip » était catchy et pouvait encore faire bonne figure, mais cela reste malgré tout des titres qui m’ont paru moins flamboyants que les productions des groupes sœurs (et cousines). Difficile de rivaliser avec des titres comme Chicken line (SKE48), Boku wa inai (NMB48), Saikou ka yo (HKT48), Silent majority ou Sekai ni wa Ai Shika (Keyakizaka46) qui me semblent tous très au dessus des titres sortis jusque là par les AKB48 en 2016. Un peu comme les Nogizaka46 dont aucun single ne m’a marqué cette année et c’est bien la première fois. Cette nouvelle face A aura donc pour objectif de faire relever la tête au groupe "mère" du 48, en attendant de voir si le groupe "mère" du 46 en fait de même dans une autre review qui ne devrait plus tarder.
Autre objectif de ce single, fêter dignement le départ de Paruru, qui hérite donc du rôle de center et dont voici le baroud d’honneur. Festive, la chanson l’est. Mais lors de la première écoute de la chanson en live, je dois dire que comme la fosse, j’étais sceptique. Et pas qu’un peu. J’irai même jusqu’à dire que plus que du scepticisme, c’était un véritable drame : A chaud, j’ai trouvé cette chanson répétitive, partant dans tous les sens, sans structure, un véritable gloubiboulga sonore avec des sons assez peu agréable qui vrillent dans les oreilles et un chant minimaliste. Et à ce moment là je m’étais dit que la chanson allait prendre cher dans la review…
Et puis mon avis à un peu évoluer avec le temps (et grâce essentiellement au clip), ce qui me laisse penser que poster un avis en se laissant un peu de recul c’est bien aussi. Alors non, High Tension n’est pas une chanson que j’aime beaucoup et je doute que je l’écouterai en boucle ou très souvent car elle me donne potentiellement assez vite mal au crâne, mais désormais, ça passe.
Décrire la chanson est assez compliqué et finalement le mot gloubiboulga employé plus haut c’est un peu ce qui caractérise le plus cette chanson. Un peu comme si on mélangeait les meilleurs samples de votre synthétiseur «Richard Clayderman» préféré, un chant volontairement bègue, la pub de l’ancien opérateur « Alice » (ouhouhou !) et qu’on passait le tout au mixeur en secouant bien fort. Voilà c’est ça High tension. Pourtant il y a bien le côté festif sans limite et l’ambiance façon « robot restaurant » (que l’on retrouve d’ailleurs dans le clip) qui ressort et donc en ce sens, on ne peut nier que cet esprit « délire » est plutôt bien retranscrit dans la chanson. Et puis il y a des passages qui passent bien, comme le « Odore, odore, odore », beaucoup mieux en tout cas que le « Tension sion sion sion sion… » qui sont, je trouve, épuisant à la longue.
Finalement, le point positif de cette chanson, c’est son originalité. Elle ne ressemble à aucune autre et on pourra éventuellement l’apprécier à sa juste valeur qu’en prenant la mesure de son contexte (A chaud, j’avais également fait cette erreur avec kin no ai gin no ai des SKE48, hors contexte, la chanson avait du mal à passer) . Et pour cela, il faudra impérativement regarder le PV…
LE PV
Bizarrement, autant la chanson seule j’ai beaucoup de mal, autant avec le PV, ça va déjà beaucoup mieux. J’ai bien aimé visuellement le clip (à l’exception des costumes bariolés à outrances option gerbotron, probablement que les adeptes de la gastronomie de Casimir et des mélanges douteux sont passés aussi par là). Et c’est bien en visualisant le clip que le délic permettant de passer de « cette quoi cette chanson de m… » à « ah c’est marrant comme chanson » s'est réalisé.
Au début du PV, Paruru est dans son mini bus / camping-car (?). On ne sait pas pourquoi, c’est comme ça. En tout cas, elle tapote en rythme sur la table car elle écoute de la musique sur son téléphone super moderne, et quand elle claque des doigts, elle se rend compte que ça allume sa lampe « boulaire » (ce mot n’existe pas, ne cherchez pas), puis la boule à facettes (qui est naturellement là car c’est dans les camping-cars que ça se trouve habituellement. Quand vous allez en boite de nuit, c’est dans un camping-car que la boule à été cueillie, eh oui !).
Elle sort alors de son camping-car, regarde ses doigts, et se dit sans même brandir de glaive magique : "I have the power !!!" (superbe manucure au passage, rouge à lèvre un peu violent mais c’est pour aller avec les boucle d’oreilles alors on va dire que ça va…). Elle en profite pour générer la fièvre du samedi soir partout ou elle passe en claquant des doigts. A chaque fois, la foule, qui vaquait à ses occupations (il y a quand même un mec déguisé en panda au début…) est en liesse et se met à danser de manière frénétique. Bien évidemment, Paruru est accompagnée bien vite par les autres membres du groupe (avec devant les mêmes que d’habitude pour les faces A, c’est à dire les golgoths du sousenkyo).
Où qu’elle aille, un petit claquement de doigts et c’est la fête à outrance. Ce petit claquement de doigts qui revient très souvent et qui fait, hasard du calendrier, fortement penser à la présentation de la Nintendo Switch qui a été faite la veille (de mémoire) et qui était régulièrement entrecoupée du logo Nintendo Switch avec son petit bruitage. Bref…
Ce qui donne le ton du clip c’est sans doute ses séquences filmées au « robot restaurant ». Le robot restaurant est un lieu dans Tokyo ou on assiste à des spectacles haut en couleur avec danseurs/danseuses et chars ou se mélange un peu tous les styles du tokusatsu à la danseuses brésiliennes, en passant par les percussions traditionnelles japonaises, le tout dans une débauche de couleurs de sons. Bref le retour de l’ambiance gloubiboulga, partiellement mais suffisamment retranscrite dans le clip ! (et ça explique que la couleur des costumes ruine les yeux et rendrait fou plus d’un caméleon. Le pire ça reste les chausssures et les chaussettes qui ont des couleurs qui ne vont pas du tout ensemble).
Tout le monde y va de son petit claquement car apparemment, toutes les AKB ont ce pouvoir (ça me fait penser un peut au film « Bruce tout puissant » quand Jim Carey fait péter une bouche à incendie). Et tout le monde a également une chorégraphie similaire. En ce qui concerne la chorégraphie, c’est très basique, assez coulant, mais finalement, ça va très bien avec les paroles (plutôt que la musique). Le balayage de doigts et la rotation des pieds sur le sion sion sion sion, c’est marrant. Mais ce qui me plait le plus dans la chorégraphie, c’est lors des « Odore » avec la « posture du sumo qui coulisse » (à voir en version live).
Le montage du clip est plutôt dynamique et efficace, même si on a l’impression par moment de regarder un spot publicitaire de la MAF ou ce genre de pub sans queue ni tête qui partent dans des délires qui dépassent l'entendement... Le réalisateur maîtrise son sujet et on a de beaux plans, plus ou moins furtif. Mention spéciale au feu d’artifice, probablement incrusté (?), qui rend vachement bien dans la séquence du port de nuit. Pour les fans de détails aussi insignifiants que marrants : Au moment du feu d'artifice, Paruru se retourne et, à la manière d’un Ayumu Goromaru, manque de percuter Jurina (qui manifestement est à fond dans sa dance et offre un magnifique sourire, C’est pour toi ça Misaki). A ce moment, les couleurs sur l’épaule de Paruru font très drapeau français quand même (ou hollandais, ça peu marcher aussi). Evidemment, ce n’est pas fait exprès, mais ça m'a bien sauté aux yeux.
Le clip se termine sur un ultime claquement de doigt de Paruru, comme le clap de fin de sa carrière en tant que AKB (et éventuellement, pour voir si ça vous fait danser derrière votre écran). Un clip qui est au final très sympa. J’ai bien aimé. Musicalement non, mais l’idée artistique oui.
Pour beaucoup je pense (vu les réactions que j’ai lu ici ou là), la chanson a suscité pas mal de déception et on peut regretter que la chanson ne fasse pas plus l’unanimité sans doute en raison de « l’originalité assez prononcée» de la chanson et de ces qualités musicales disons... discutables. J’aurai aimé un titre plus rassembleur pour la dernière de Paruru; c’est semble t-il raté et je prends ma part de responsabilité en ayant trouvé ce titre vraiment difficile à aborder. Néanmoins, ça n’enlève rien au fait que, quoiqu’on en dise, j’ai adoré Paruru pendant son passage dans le groupe (et ça c’est beau !).
Seul regret (personnel par contre) contrairement a la prestation live (en tout cas la première), Paruru n’a pas de couettes dans le clip. Ça lui allait bien et c’était original, dommage… (#vivelescouettes, #lescouettescestbien, #fandecouettes)
Mais n’oublions pas qu’un single ce n’est pas qu’une face A, c’est aussi des faces B et on peut toujours se reporter dessus si on n’aime pas trop la face A, n’est-ce pas ?
_______________
MON AVIS SUR LES AUTRES CHANSONS
Osaekirenai Shoudou
Présent sur tous les types, Osaekirenai Shoudou est un peu à High Tension ce que 365 Nichi no Kamihikoki était à Be my baby (toujours selon moi, hein !) : un titre qualitativement très supérieur à la face A, mais qui est une face B car en face A il y avait un single de départ d’une membre importante à caser. Je pense que si Paruru ne partaient pas avec ce single, c’est ce titre qui aurait dû être la face A car c’est un titre de qualité.
Je ne sais pas si je suis le seul à le penser, mais ce titre me fait clairement penser au style des Nogizaka46. Ça aurait très bien pu être un de leur titres. Petit piano en ouverture, musique pas trop écrasante lors du chant (malgré parfois une guitare électrique surprenante car assez puissante alors que le morceau est plutôt léger et subtil) et un chant clair et posé sur la mélodie.
J’ai trouvé ce morceau très agréable à écouter.
LE PV
ça va peut être vous étonner, mais même le clip me fait penser à du Nogizaka46 : des lieux habituels de la vie quotidienne (salle de classe, extérieurs sur des étendues d’herbe), sans effets spéciaux, mais vachement bien filmé. Quand c’est simple comme ça, mais que c’est maîtrisé, même quand tu n’as rien à montrer (ici le clip s’articule sur le téléguidage de drones…), ça fonctionne. Rien de sensationnel, c’est vrai (il y a Tomu, j’aime bien Tomu…), mais il n’y a pas l’air d’avoir un budget de ouf non plus derrière. Donc je m’en contente très bien.
_______________
Happy End (type A)
Un titre qui se partage entre guitare électrique (discrète, sauf au début) et le synthé (plutôt correct). Le chant n’est pas mal du tout, le titre est plutôt joyeux et passe très bien. On ne s’ennuie pas et même le solo de synthé sur la fin est assez sympathique J’ai bien aimé aussi.
LE PV
Le clip est aussi « beau » (sans excès) qu’il est étrange. Je trouve que les images sont belles (les filles en robe blanches dans un prè avec des petites fleurs blanches, accompagnées d’un beau ciel et de beaux rayons de soleil). Par contre, j’avoue je n’ai pas tout compris à l’histoire de cette boîte de conserve… En même temps c’est un clip ou on court autour d’un arbre aussi. Peut être qu’il n’y a rien à comprendre. Peut être que ça va mieux avec les paroles.
La chorégraphie ne m’a pas trop convaincu par contre car elle ne ressemble pas à grand chose.
A noter le petit clin d’œil au « passé » de Miorin et de ses citrons qui se fait toper par Renacchi ainsi que de la boite de conserve qui, c’est incroyable, est aussi bleu, blanc, rouge…
_______________
Better (type B)
Prenons ça comme le testament auditif de Paruru, ici accompagnée de la 9ème génération des AKB 48. La chanson n’est pas exceptionnelle, mais se laisse écouter, en particulier pour ses voix très agréables. Dommage que l’instru soit aussi quelconque car la chanson méritait clairement mieux (ce solo de clavier dé-gueu-lasse vers 3 minutes). La chanson est calme et assez classique. Pas une grande face B car finalement trop générique, mais une chanson qui s’écoute sans problème malgré tout grâce à son chant agréable.
Le PV
Le clip est un peu bizarre : les filles enlacent Paruru et on tourne autour ou alors on est dans un décor studio assez minimaliste qui fait un peu école primaire, mais qui a le mérite de mettre en valeur les jolis visages des filles ici présentes (Yokoyama Yui, Oba Mina, Shimada Haruka, nakamura Mariko… la 9ème quoi !). Mais globalement, j'aime bien.
Notons l’excellent clin d’œil aux tenues clés portées par Paruru chez les AKB48 : de Hashire Pinguin à High Tension en passant par Eien Pressure…
_______________
Hoshizora wo Kimi ni (Type C)
Si j’ai bien compris, la team 8 a été divisée pour ce single en 2 partie (Est et Ouest, comme en NBA) et donc sur le Type C, c’est la Team 8 Est et sur la Type D, la team Ouest. Sur cette chanson, la team Est nous donne une chanson qui n’est pas mauvaise (sauf l’intro de 25 secondes faite par Raymond, le mari de Gisèle, avec son orchestre. Ce son ignoble ! Et le pire c’est qu’il remet ça à la fin) mais ça reste une chanson moyenne : pas mauvaise, pas géniale. Bonne batterie toutefois.
Le PV
Il n’y a pas grand chose à voir sur ce clip avec sans doute un budget rachitique. Un peu de travaux manuels et de la dance en costume très moche. On aperçoit quand même une chorégraphie qui m’a l’air fort sympathique.
_______________
Shishunki no Adrenaline (Type D)
A choisir, j’ai préféré la chanson de la team 8 Ouest. Une chanson dynamique, une sorte de fusion improbable entre les SKE et les HKT et qui a le mérite de ne pas être sabordée par Raymond et son orchestre (il y a même un très bon solo de guitare vers 2’45). L’instru est propre. Le chant est assez entêtant. J’ai été ambiancé.
Le PV
La aussi bien peu de budget mais l’absence de moyen est mieux gérée que dans le clip de la team 8 Est.. Les costumes scolaires sont plutôt joli. Pour le reste ce sont des décors minimalistes, assez épurés, mais habilement mis en scène. Sinon, c’est pour les fan de cuisine…
_______________
Seijun Tired (Type E)
Attention, là c’est gros dossier ! Rassurez vous, dans le bon sens ! Les « Tentoumu Chu ! » are back ! Ce titre me rappelle un peu Densetsu no Sakana qui était selon moi le meilleur titre de Love Trip (non, pas parce qu’il y a Mirurun, voire Komi, c’était juste trop bien, j’étais heureux en l’écoutant). Une chanson qui sonne « moderne » avec un instru qui me rappelle également légèrement une musique du jeu Earthworm Jim (sorti en 1994 de tête). Bref, le Type E est sûrement celui qui me plait le plus au final entre les Type A, B, C, D et E (non, je ne dis pas ça parce qu’il y a Nagisa, c’est juste une chanson qui cartonne). Mais attendez, il y a encore une version et pas n’importe laquelle, juste en dessous…
Le PV
Si vous n’avez jamais vu un ours mixer aux platines (le cousin de nounours de bonne nuit les petits en l’occurrence), foncez ! Si vous n’avez jamais vomi sur des travelling de camera, foncez ! Si vous voulez connaître ce que c’est que d’être une boule de flipper, foncez ! Si vous n’avez jamais vu les collages en post prod de 10 même figurants à l’infini dans Napoléon avec Christian Clavier, foncez ! Si vous aimez les lumières acidulées des bars américains des années 80 , foncez ! Si vous aimez les petites chorégraphies sympas, foncez ! Si vous aimez les Tentoumu Chu ! foncez ! Je réalise à l’instant que je viens de faire la best critique de PV ever !
_______________
Mata Anata no Koto wo Kangaeteta (Theater Edition)
Malheureusement pas de clip pour sans aucun doute la plus belle chanson de ce single et de loin. La « vocal team » porte bien son nom car les voix sont sublimes et comble du bonheur, pas de superflu musical, juste un magnifique piano et deux ou trois petits effets pour habiller un peu le tout. Sublime !
_______________
CONCLUSION
Un single en dent de scie avec des chansons vraiment excellentes (Mata Anata no Koto wo Kangaeteta, Seijun Tired) ou très bonnes (Osaekirenai Shoudou, Shishunki no Adrenaline), accompagnées de chansons qui vont de correctes à pas géniale. Reste le cas de la Face A qui est assez particulier et chacun se fera son avis. Moi je n’ai pas trop aimé musicalement, même si aujourd’hui j’arrive à l’écouter sans trop grimacer. En tout cas, je ne peux pas dire que ce titre restera dans mes classiques et en 2016 je lui préfère Love Trip qui reste le titre qui m’a le plus plu cette année chez les AKB48 en face A.